© Matthieu Zellweger /
Suisse, Angleterre, France, mai-novembre 2016.
Hope. Le moment est venu de te rencontrer. Encore quelques minutes ou quelques heures, qui sait, mais nous te rencontrons aujourd’hui, ma fille. Pourtant, la beauté de ta naissance et ces heures bénies seront colorées de chagrin. Nous étions prêts, et attendions avec le sourire ta douce venue au monde. La Nature en aura voulu autrement. Nous ne saurons jamais pourquoi, ni même s’il y avait lieu de lutter. Anomalie génétique ont-ils dit. Malformations multiples. Embryon anormalement petit et non-viable. Au diable les diagnostics et le jargon, ta trop courte existence a fait de nous des parents pour la vie. Quelles que soient ton apparence, ta taille ou ta forme, tu seras à jamais notre fille aînée. Nous t’aimons, Hope. Les naissances mort-nées et le chagrin qui les accompagne sont universels. Elles peuvent survenir de façon imprévisible, en cours ou en fin de grossesse, dans tous les pays du monde. Outre la perte du bébé, elles portent en elles le deuil des promesses de cette nouvelle vie gâchée, parfois sans raison apparente. Hope est née et morte en août 2016, au sud de Londres, porteuse d’une grave anomalie génétique (triploïdie). Cette série lui rend hommage, ainsi qu’à ses parents et au personnel de santé qui les a entourés, et à tous les bébés qui sont morts avant d’avoir vécu. Son objectif est de donner de la visibilité à la question des naissances mort-nées, un nom au bébé, et un visage à ceux qui l’entourent.