Assis seul dans une cabine de toilettes à l’aéroport de Beyrouth, il y a plus de deux ans, Hamza Alkhen, 24 ans, originaire du quartier d’Al-Midan à Damas, se rappelle s’être demandé: « Qu’est-ce que je vais foutre?» Il avait quitté sa famille pour la première fois de sa vie, afin d’échapper à la conscription militaire. Etudiant en informatique et amateur de musculation en Syrie, il n’avait jamais connu auparavant le genre de difficultés qu’il a rencontré une fois arrivé à Istanbul. « J’ai habité dans une chambre avec un homme égyptien radicalisé souhaitant partir se battre en Syrie plutôt que de la fuir. J’ai fini par trouver un emploi dans le textile, pour survivre. Nous avons travaillé comme des esclaves là-bas. »