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Corps migrants

© Max Hirzel

Sicile/Sénégal, 2015/2017.

L'idée de travailler sur la gestion des corps des migrantes décédés naît en 2011, quand au Mali un jeune migrant me raconta: "Dans le désert j'ai vu une tombe, c'était d'une fille de Douala, et je me suis posé la question si ses parents savaient que leur enfant était là". J'ai commencé par les cimetières, je voulais comprendre où ces personnes sont enterrés et comment, combien avec un nom ou quoi, à la place. Ces corps, pour quantité et âge des victimes,  représentent une anomalie, une géante aberration qu'on s'habitue à échanger pour fatalité. Je voulais montrer l'anomalie. J'ai vu des similitudes entre accueil des vifs et gestion des morts: codes, lignes, numéros, combinaisons, masques. Dans les deux cas, les histoires individuelles nous reportent à la personne. D'un côté de la Méditerranée il y a des gens qu'ils s'efforcent de restituer un nom à un corps. De l'autre, initialement seulement imaginées car ne pas encore accessibles à moi, les familles des disparus qui ne peuvent pas célébrer le deuil sans ce corps. Les uns savent peu ou rien des autres, la rencontre entre les deux côtés est le cercle qui parfois se ferme. Celle-ci est ainsi devenue l'histoire d'eux tous.

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